Lancement de la cession de la filiale énergies renouvelables de Casino. Selon des sources concordantes, au moins quatre OPA indicatives ont été déposées jeudi dernier sur GreenYellow, dont le distributeur espère lever environ 1,5 milliard d’euros.

Le géant Veolia court et serait prêt à rejoindre un fonds d’investissement. « Le groupe, qui a une connaissance de la collecte d’énergie verte, souhaite investir de plus en plus dans des solutions d’efficacité énergétique. Les questions d’indépendance énergétique sont devenues centrales », explique une source. La maison-mère de Primagaz France, l’industriel néerlandais SHV Energy, est également candidate selon des personnes proches du dossier. Trois fonds se seraient également positionnés : le fonds américain I Squared, le britannique Icon Infrastructure et l’australien Macquarie. EQT suédois aurait manifesté son intérêt mais n’a pas formalisé de proposition à ce stade.

Cependant, le français Engie, qui a une joint-venture avec GreenYellow et qui aurait longtemps envisagé une alliance avec un fonds, n’a finalement pas soumissionné. On disait qu’il s’intéressait surtout à l’aspect international. « Ce n’est pas le meilleur ‘fit’ avec la stratégie d’Engie, tant géographiquement qu’économiquement », estime un proche du groupe dirigé par Catherine MacGregor. Total, qui a pu se pencher sur le sujet, n’a pas non plus déposé de requête en amende, selon les mêmes sources.

Bénéfice en hausse de 30 %

Bénéfice en hausse de 30 %

Le prix élevé, tiré par l’appétit du marché pour les énergies renouvelables, s’avère être un frein pour certains acheteurs plutôt conservateurs. A 1,5 milliard d’euros, GreenYellow serait tarifé environ 15 fois l’Ebitda prévu pour 2022. L’entreprise est en forte croissance. L’an dernier, la filiale à 72,3% de Casino aux côtés de Tours Ebitda a enregistré une hausse de 30%, à 80 millions d’euros, selon le rapport annuel du groupe.

D’autres candidats, l’énergéticien portugais EDP et le fonds Ardian, auraient demandé un délai supplémentaire pour envisager de soumettre une proposition indicative. Lorsque les différents intervenants ont été interrogés, il n’a pas souhaité répondre.

Dans tous les cas, un casino est déterminé à agir rapidement. « L’objectif est de finir mi-juillet, l’intérêt est là. La priorité est donnée à la valorisation et au bien-fondé de la proposition », explique une personne proche du dossier.

Plombé par sa dette qui a grimpé à 5,8 milliards d’euros, le distributeur veut cette fois aller jusqu’au bout. Au printemps dernier, il avait envisagé une introduction en bourse avant de changer d’avis. Propriété de Rallye, elle s’est engagée auprès de ses banques à céder 1,3 milliard d’euros supplémentaires d’actifs. Un objectif réaliste s’il réussit cette opération.