FutureMag.fr : toute l'actualité sur l'innovation et le monde de demain
Économie

Une économie confuse

Au Brésil, 10% des plus riches détiennent 43% de la richesse nationale. Les politiques néo-libérales menées depuis les années 80 ont-elles conduit à une aggravation des inégalités ? Quelle place la question de l’économie et celle des inégalités ont-elles tenue dans la campagne présidentielle ?

L’ancien président brésilien Lula a été élu ce dimanche 30 octobre avec 59 % des voix. Le candidat du Parti des travailleurs a probablement profité des erreurs de la politique économique et sociale de Jair Bolsonaro. Avec la pandémie de Covid-19, des millions de Brésiliens sont retournés à la pauvreté et on estime que près de 30 millions de personnes souffrent aujourd’hui de la faim dans le pays.

L’économie brésilienne sous Jair Bolsonaro

Pendant la campagne, Bolsonaro et Lula se sont affrontés sur la question de la pauvreté. Bolsonaro a une histoire négative dans la lutte contre les inégalités. Jaime Marques Pereira revient sur sa gestion de la crise du Covid-19 : « Le Brésil est le pays d’Amérique latine qui a reçu le plus d’aides publiques. Bolsonaro a repris à Lula la politique dite de Bolsa Familia. causes de l’aggravation, non seulement des inégalités, mais de la pauvreté, et donc de la réapparition de la faim. La faim en tant que phénomène collectif avait disparu. « Pourtant, dans les années 2020, des aides d’urgence avaient été distribuées aux plus modestes. Cibele Rizek précise : « L’aide était insuffisante, mais aussi versée à ceux qui n’en avaient pas vraiment besoin, tandis que d’autres qui en avaient besoin n’avaient pas accès à l’aide d’urgence. Il y avait beaucoup de problèmes dans la distribution de ces aides. »

Politiques économiques mises en œuvre depuis la fin de la dictature

Le Brésil a toujours été un pays inégalitaire, mais à la fin de la dictature militaire en 1985, il y avait l’espoir d’une redistribution plus juste. Selon Cibele Rizek : « Si on prend les années 80, ce sont 10 ans perdus économiquement mais politiquement pas du tout. Les mouvements sociaux, une grande importance du mouvement syndical, il y avait vraiment espoir que la démocratie brésilienne puisse corriger un peu les inégalités pour faire une répartition plus juste des salaires, des conditions de vie. En tout cas, dans les années 1980, des mesures monétaristes ont été mises en place par les États-Unis, notamment par la Fed, ce qui a eu pour effet de précipiter le pays dans un marasme économique. de la décennie, des politiques économiques néolibérales ont été mises en place. Jaime Marques Pereira revient sur cette décennie : « C’est une ligne de rupture. La fameuse hausse des taux d’intérêt en 1982 a provoqué la crise de la dette extérieure avec pour première manifestation le défaut du Mexique, puis le défaut du Brésil en 1985-1986, mais dès 1981 on voyait déjà ce qui s’en venait. On parle d’une décennie perdue dans le cas du Brésil, qui est avec l’Argentine les deux pays avec l’inflation la plus élevée. »

Bibliographie

Jaime Marques Pereira, Brésil, Mexique, deux trajectoires dans la mondialisation, Karthala, 2004.

Références sonores

Références musicales

« 

Related posts

Remaniement : Marlène Schiappa nommée secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire et à la Vie associative

2 ans ago

Bouleverser l’économie

2 ans ago

L’économie russe, première victime de la mobilisation partielle des réservistes

2 ans ago
Quitter la version mobile