Créé il y a deux ans pour faire face à l’épidémie de Covid-19 en France, le Conseil scientifique a cédé fin juillet la place à la Commission de préservation et d’anticipation des risques sanitaires.

Cette nouvelle instance, présidée par l’immunologue spécialisée dans le sida Brigitte Autran, aura des missions plus larges que son prédécesseur. Il mettra notamment l’accent sur la « santé mondiale », « la santé mondiale », comme l’a indiqué son président dans un entretien au Parisien. Explications

Santé humaine, animale et environnementale

Santé humaine, animale et environnementale

Selon les mots de Brigitte Autran, le concept de « santé globale » consiste à considérer le fait que « la santé des Français n’est pas isolée de celle du reste du monde ».

L’immunologiste insiste également sur le fait que le comité se concentrera sur les liens entre la santé humaine et l’environnement, un concept appelé « One Health ». L’Organisation mondiale de la santé définit ce principe comme considérant la santé humaine avec celle des « animaux et des écosystèmes ».

Elle reconnaît que la santé des personnes, des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l’environnement en général sont très liés et interdépendants.

« Les maladies peuvent se transmettre de l’animal à l’homme, ou l’inverse, voire se retourner de l’un à l’autre en boomerang », explique Brigitte Autran dans son entretien au Parisien. « On le sait depuis longtemps, mais sans le mesurer pleinement », et « aujourd’hui les politiques publiques doivent tenir compte de ce fait », souligne-t-elle. Intégrant ce concept d’interdépendance, la « santé globale » peut aborder « l’ensemble du spectre de la lutte contre les maladies – de la prévention à la détection, en passant par la préparation, la réponse, la prise en charge, et ainsi contribuer à un monde de sécurité sanitaire », note l’OMS.

En plus des animaux, le président du comité a expliqué que le comité examinera également « les polluants environnementaux et le changement climatique, qui peuvent affecter notre santé ».

Après le Covid-19, la pertinence de la « santé globale »

Après le Covid-19, la pertinence de la « santé globale »

Ce concept de santé mondiale est devenu de plus en plus répandu au sein des agences de santé nationales et internationales ces dernières années, d’autant plus que « les populations humaines croissent et se propagent dans de nouvelles zones géographiques », note les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis.

Le Covid-19, qui a coûté la vie à des millions de personnes, a notamment révélé l’importance de cette approche de santé globale. « L’émergence du Sars-CoV-2 a montré la nécessité de renforcer l’idée de santé globale en se concentrant davantage sur l’environnement », explique l’OMS.

La pandémie a en effet montré que la santé des Français dépend de la santé du reste de la population mondiale (et inversement) et que cet aspect doit être pris en compte afin d’enrayer l’épidémie.

Considérant la possible origine animale du Covid-19, il apparaît également d’autant plus important aujourd’hui de mieux évaluer la capacité des zoonoses à se propager à l’homme, dans un contexte de réchauffement climatique et de dégradation. habitats naturels, ce qui force de plus en plus le contact entre la faune. animaux et personnes.