Dans quelle mesure les sanctions occidentales imposées à la Russie nuisent-elles à son économie ? La question préoccupe de nombreux politiciens et économistes occidentaux. L’université américaine de Yale tente d’apporter une réponse. Ce prestigieux collège de la côte Est présente une étude qui affirme que l’impact sur l’économie russe est bien plus important que les chiffres officiels.

Les auteurs de l’étude, du département de l’administration de Yale, estiment qu' »un récit commun a émergé » dans le discours officiel russe. Selon ce récit, l’appareil de consommation et de production russe résiste vigoureusement aux sanctions alors qu’« une guerre d’usure économique (…) fait des ravages en Occident compte tenu de la résilience supposée, voire de la prospérité, de l’économie russe.

« C’est tout simplement faux », déclarent les professeurs de la Yale School of Management. En conséquence, le président Poutine et son gouvernement ne publient que des « statistiques sélectionnées ».

Discours officiel et stimulus budgétaire

Discours officiel et stimulus budgétaire

En effet, « les sorties d’entreprises et les sanctions paralysent l’économie russe à court comme à long terme », selon Yale, qui a mené auparavant un travail minutieux de cartographie des départs ou maintiens d’entreprises étrangères sur le marché russe, pays par pays, groupe par groupe.

Sous la pression politique de leur gouvernement, de nombreuses grandes entreprises ont gelé ou vendu leurs actifs en Russie, comme le français Renault, pour qui ce marché était stratégique. Conséquence directe de ces retraits massifs de capitaux, de main-d’œuvre et d’usines étrangères, l’approvisionnement du pays en biens et matières premières deviendra plus difficile jusqu’à ce que certaines technologies cruciales, comme les turbines pour ses gazoducs, fassent défaut.

Yale brosse un tableau très sombre. « Malgré les illusions d’autosuffisance et de substitution des importations… la production intérieure de la Russie s’est complètement arrêtée et n’a pas la capacité de remplacer les entreprises, les produits et les talents perdus », indique le rapport, qui estime la part de ces entreprises du parti à  » environ 40% du PIB, annulant presque tous les trois décennies les investissements étrangers ».

L’étude examine les stratégies de réponse que Moscou a mises en place pour éviter le chaos économique. En particulier, à long terme, le Kremlin mène « une intervention budgétaire et monétaire insoutenable » pour les finances publiques, « dans une situation bien plus désespérée qu’on ne l’admet ».

L’improbable pivot vers la Chine

Se pose également la question du « pivot vers la Chine » de Vladimir Poutine pour compenser la perte des liens avec l’Occident. Poutine aurait approché Xi Jinping avant d’envahir l’Ukraine. Selon l’étude de Yale, cette option de basculement de la Russie vers l’économie chinoise repose sur des «hypothèses optimistes irréalistes», car les relations économiques avec le colosse chinois sont déséquilibrées.

« La Russie est un partenaire commercial insignifiant pour la Chine, (…) et la plupart des entreprises chinoises ne peuvent pas prendre le risque de violer les sanctions américaines », précisent les auteurs, qui jugent également que les entreprises chinoises « manquent de nombreuses technologies en amont qui sont nécessaires pour recevoir et desservir la Russie ». pétrole et gaz ».

L’enquête de Yale cherche ainsi à faire la lumière sur la situation économique russe, dont le rare écho en dehors des médias russes provient des institutions internationales. Le Fonds monétaire international (FMI) s’attend à ce que la Russie fasse mieux que prévu avec une contraction de 6 % du PIB en 2022, tout en prévoyant une chute de 8,5 % en avril.

Aussi complet et bien fondé soit-il, il convient de noter que les travaux de Yale sur l’économie russe proviennent d’une grande université de la côte Est très proche des cercles du pouvoir américain, dont beaucoup ont étudié sur leurs bancs.

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