« Nourriture délicieuse », « gaz pas cher », « sol fertile » : images léchées et commentaires élogieux dans un anglais hargneux avec un accent russe se succèdent. Avant le bouquet final : « Une économie capable de résister à des milliers de sanctions. Il est temps d’aller en Russie ! Ne tardez pas… L’hiver arrive. » En plein été, cette vidéo aux allures de clip publicitaire n’a pas réussi à faire réagir les internautes. Parodie d’un discours de Moscou ? Non! Ce montage a été publié par un groupe pro-russe et diffusé par certaines ambassades du Kremlin sur les réseaux sociaux.

Un exemple parmi tant d’autres de la propagande qui s’est propagée ces derniers mois. Les sanctions imposées par l’Occident depuis six mois ? Même pas blessé ! Un discours repris par certains politiques, dont Marine Le Pen : « Contrairement à ce que dit notre gouvernement, l’économie russe n’est pas à genoux (…). Nous sommes beaucoup plus victimes de sanctions énergétiques que la Russie. » Un refrain qui énerve Bruxelles. « Nous avons instauré des sanctions historiques et elles produisent des résultats », répond la Commission européenne.

Il est vrai que la Russie a mieux résisté que prévu à la riposte économique lancée par l’Occident après l’invasion de l’Ukraine. Dans ses dernières prévisions économiques, le FMI a nuancé son estimation de la récession que devrait connaître Moscou cette année (-6% contre -8,5% attendu en avril). Et nombre d’indicateurs économiques ne se sont pas détériorés : le rouble est la devise la plus performante cette année, l’excédent commercial est à un niveau historique, le chômage reste faible…

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Une économie en train de se « paralyser »

Des signaux « positifs » qu’il faut quand même prendre avec des pincettes. D’abord parce qu’une certaine méfiance pèse aujourd’hui sur la véracité des statistiques russes – dont certaines n’ont tout simplement pas été publiées depuis le début du conflit. A voir aussi : Trop de dettes ? Il faut d’abord désocialiser l’économie française. Certains de ces indicateurs ne reflètent pas non plus nécessairement de bons fondamentaux. « Le rouble s’est apprécié parce qu’il n’est tout simplement plus possible de le vendre, et l’excédent commercial n’est pas le signe d’une économie saine : il est dû à un effondrement des importations », analyse Agathe Demarais, directrice des prévisions mondiales chez The Economist Unité de renseignement.

Le glissement vers l’enfer a été tempéré par des exportations d’hydrocarbures qui « tiennent mieux que prévu », note le FMI, et dont les prix ont augmenté, mais aussi par la contre-attaque lancée par les autorités russes pour éviter l’effusion de sang. Contrôle des changes, soutien au secteur bancaire, aides aux entreprises, chômage partiel, investissement public… « L’action de la Banque centrale et la réponse budgétaire de l’Etat expliquent la relative résistance de l’économie », explique Julien Vercueil, professeur d’économie à Inalco.

Si le choc a été amorti par ces amortisseurs, l’économie russe éclate toujours de toutes parts, et l’horizon s’assombrit : la perspective de sortir de la récession est encore lointaine, le pouvoir d’achat des ménages a chuté avec l’inflation, leur consommation a s’est effondré, les actions des entreprises s’évaporent, la « fuite des cerveaux » a commencé et la forte hausse des dépenses budgétaires oblige le gouvernement à puiser plus que prévu dans son fonds souverain pour soutenir l’économie. Dans une note publiée cet été, les économistes de Yale estiment que c’est « paralysant ». Surtout, Moscou souffre beaucoup plus des sanctions que l’UE, contrairement à ce qu’affirme la propagande russe. « La guerre et ses conséquences entraîneront une perte d’environ 10 points de PIB pour la Russie cette année, alors que pour l’UE ce ne sera qu’un point », note Julien Vercueil.

La Russie ne s’attendait probablement pas à des sanctions aussi drastiques. « Le point de basculement sera à la fin de l’année, quand l’Europe appliquera un embargo pétrolier strict : l’impact sera très violent », estime Sergueï Gouriev, professeur à Sciences po. Cependant, la surprise la plus douloureuse pour la Russie est peut-être de se retrouver si isolée à l’est. Quelques jours après l’invasion de l’Ukraine, Moscou proclamait que son amitié avec Pékin était « solide comme un roc et les perspectives de coopération future (…) énormes ». Et Poutine a encouragé l’opinion publique en suggérant que la Russie devait simplement « pivoter vers l’est » pour trouver de nouveaux marchés « à croissance rapide » qui remplaceraient ses clients occidentaux avisés.

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« Pour les compagnies aériennes, c’est la bérézina »

En réalité, cela ne fonctionne guère. Le réseau de gazoducs russes est principalement orienté vers l’Europe, et en construire de nouveaux demandera beaucoup de temps et d’argent. La Russie est aussi un marché très secondaire pour la Chine : elle n’arrive qu’à la 11e place en termes d’exportations, très loin derrière les États-Unis, la Corée du Sud ou encore l’Allemagne. Enfin, l’Empire du Milieu a un besoin important de certaines technologies occidentales pour mener à bien ses projets ambitieux dans des domaines de pointe (IA, voiture autonome, robots, etc.). Pékin n’était donc pas pressé d’aider son bon « ami ». Il lui achète bien sûr plus de pétrole, mais sa position de force lui a permis de négocier d’importantes remises (-30 à -35 %) désavantageuses pour les Russes. Plus révélateur encore, Julien Nocetti, professeur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri), souligne que « la Chine n’a plus réalisé d’investissement en Russie ce semestre dans ses nouvelles routes de la soie ».

En regardant secteur par secteur, le tableau n’est pas très bon. « Pour les compagnies aériennes, c’est la berezina », explique Arnaud Aymé, spécialiste du secteur aérien chez Sia Conseil. Une grande partie de la flotte russe est constituée d’avions étrangers loués que Vladimir Poutine a réquisitionnés au début de la guerre. Voir l’article : avis | Inflation : alerte aux intempéries sur l’économie française. Mais les loueurs n’envoient plus les pièces détachées nécessaires à leur bon fonctionnement. résultats? – 30% de la flotte d’avions russes est bloquée sur le tarmac et ça va empirer, estime l’expert.

Le secteur automobile n’est pas beaucoup mieux loti. « Le marché a chuté de 70% en juillet par rapport aux chiffres de juillet 2021 », observe l’économiste Igor Yurgens. Non seulement les usines tournent au ralenti, mais les nouveaux véhicules qui en sortent sont des voitures « dégradées », qui n’ont pas de systèmes de freinage ABS, d’airbags ou de systèmes de contrôle de traction. Et ces problèmes se retrouvent dans plusieurs secteurs : la production de piles et de textiles a chuté de plus de 20 %, et la production d’appareils électroménagers de 50 %.

Au-delà des prochains mois, l’impact des sanctions russes se fera probablement sentir à long terme. – Les perspectives n’étaient déjà pas très bonnes, et les sanctions auront un effet cumulatif et progressif qui les aggravera encore, a déclaré Agathe Demarais. Ils affaibliront également des secteurs cruciaux pour la Russie, comme l’énergie. Parce qu’il ne suffit pas d’avoir de la matière première en abondance, vous avez toujours besoin du bon équipement pour l’utiliser efficacement. « Pourtant, la Russie dépend de certaines technologies occidentales pour mener à bien plusieurs projets, notamment l’exploration gazière offshore », souligne Julien Nocetti.

Le fait que les États-Unis et l’UE ne fournissent plus à la Russie des technologies utilisables par l’armée l’affaiblira également à plus long terme. « Systèmes de défense antimissile, chars autonomes, sous-marins… Beaucoup d’équipements militaires russes ont besoin de composants occidentaux pour fonctionner », précise l’assistant chercheur de l’Ifri. Certes, le Kremlin a constitué des stocks qui lui permettent de tenir un certain temps. Mais dans un an ou deux, la situation pourrait devenir un casse-tête. Malgré ses positions courageuses, Vladimir Poutine lui-même a admis en juillet que les sanctions technologiques posaient des « difficultés colossales » au pays. Le village Potemkine éclate.

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Opinions

La chronique de Gwénaëlle Avice-Huet

Par Gwénaëlle Avice-Huet, vice-présidente senior en charge de la stratégie chez Schneider Electric

La chronique de Frédéric Filloux

La chronique de Christophe Donner

Quelle est la monnaie la plus forte du monde ?

1. Le dinar koweïtien. Connu comme la monnaie la plus puissante au monde, le dinar koweïtien ou KWD a été introduit en 1960 et équivalait à l’origine à une livre sterling.

Qui est le plus fort entre le dollar et l’euro ? Un euro vaut un dollar. Avec l’euro en baisse face au dollar depuis plusieurs mois, la monnaie européenne est tombée à son plus bas niveau depuis 20 ans. Depuis le 5 décembre 2002, date à laquelle l’euro est passé au-dessus du dollar, la parité a toujours été favorable à la monnaie européenne.

Quelle est la monnaie la plus faible du monde ?

Quelle est la devise la plus faible du monde en 2020 ? En raison du renforcement, depuis 2019, des sanctions économiques contre l’Iran par décision des États-Unis, le rial iranien est (re)devenu la monnaie la plus faible du monde après l’effondrement de ses taux de change officiels et informels.

Quelle est la monnaie la plus puissant du monde ?

Le rouble est devenu la monnaie la plus efficace au monde cette année. Abordant un taux de change de 50 roubles pour un dollar pour la première fois depuis mai 2015, le rouble a atteint mardi 29 juin un niveau historique face au dollar et à l’euro.

Quelles sont les monnaies les plus fortes au monde ?

Quelle est la monnaie la plus forte du monde ?

  • Dinar koweïtien.
  • Dinar de Bahreïn.
  • Rials omanais.
  • Dinar jordanien.
  • Livre sterling.
  • Dollar des îles Caïmans.
  • Euro.

Quel est le taux d’inflation en Belgique ?

L’inflation en Belgique a encore augmenté en juin et a atteint 9,65%, rapporte l’office des statistiques Statbel. L’inflation a continué d’augmenter en juin, atteignant 9,65%, contre 8,97% en mai, a annoncé mercredi Statbel, l’office belge des statistiques.

Quelle inflation pour 2022 ? L’inflation devrait atteindre 5,5 % en moyenne en 2022, du jamais vu depuis 1985.

Quel est l’index 2022 ?

L’indice pivot a été dépassé en avril 2022. A partir du 1er juin 2022, le nouveau coefficient de majoration sera de 1,8845 et les salaires mensuels bruts et l’ensemble des indemnités seront majorés de 2 %.

Quel est le taux de l’inflation actuel ?

Le taux d’inflation L’inflation se situe donc à 1,6% en 2021, selon l’INSEE. Selon les données publiées par l’Insee chaque année en janvier pour l’année précédente, l’inflation était de 0,5 % en 2020, 1,1 % en 2019, 1,8 % en 2018, après 1,0 % en 2017, 0,2 % en 2016, 0 % en 2015 et 0,5 %. en 2014.

Quel est l’inflation en Belgique ?

L’inflation continue d’exploser en Belgique : à 9,65% en juin, elle a atteint son plus haut niveau depuis 1982.

Est-ce que la retraite va augmenter en 2022 ?

Oui, votre pension personnelle du régime général est majorée de 1,1 %. Cette hausse a eu lieu début 2022, après la publication de l’indice des prix à la consommation. Si vous étiez indépendant, vos points de pension sont également majorés de 1,1 %.

Quelle augmentation pour les retraites en 2022 ? Revalorisation des retraites 2022 : quelle augmentation pour la complémentaire Agirc-Arrco et quand ? La pension de base sera augmentée de 4% en septembre.

Est-ce que les petites retraites vont augmenter en 2022 ?

Avec la majoration exceptionnelle de 4%, notre retraité percevra 56,62 euros de plus à partir du mois d’août. Au total, depuis le 1er janvier 2022, sa pension aura augmenté de 72,02 euros bruts par mois. Notre dernier exemple est un ancien salarié du secteur privé qui a perçu une pension de 3 800 € brut en décembre 2021.

Quand aura lieu la prochaine augmentation des retraites ?

Ces augmentations sont rétroactives au 1er juillet 2022 et leur montant sera payé automatiquement à partir du 18 août, a indiqué la CAF.