Venu des USA, le retrofit consiste à remplacer le moteur thermique de votre voiture par un moteur électrique et un pack batterie. Si la solution est autorisée en France depuis deux ans, est-ce vraiment une solution pérenne pour continuer à rouler en ZFE ? On vous dit tout !

© Erick Fontaine / Lesnumériques

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Les constructeurs automobiles se souviendront ce jour, 8 juin 2022, date à laquelle les députés ont voté en faveur de l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique dans toute l’Europe d’ici 2035. Une décision loin d’être anodine et marquant un véritable tournant dans l’histoire de l’industrie automobile et dans les habitudes de millions d’automobilistes.

© Ministère de la Transition écologique

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Cette interdiction de vente de véhicules thermiques n’empêchera pas les voitures essence et diesel de circuler après 2035. Sauf que la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes villes de plus de 150 000 habitants et de vignettes (0 à 5) Crit’ L’air punira sévèrement les propriétaires de ces « vieux » véhicules ou ceux que l’on dit « polluants ». Près de 57 % du parc automobile français sera interdit d’accès à ces métropoles d’ici 2030.

© Ministère de la Transition écologique

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Mais que faire de tous les véhicules qui roulent encore ? les mettre au rebut ? Les emmener chez votre concessionnaire lorsque vous achetez un véhicule plus performant avec bonus de conversion ? La solution de rénovation semble être une option.

Le rétrofit made in USA avec une Renault Dauphine

Le rétrofit made in USA avec une Renault Dauphine

L’idée principale du rétrofit est de prolonger la durée de vie de ces véhicules thermiques tout en réduisant les émissions de CO2. L’autre avantage sera de pouvoir s’offrir une voiture électrique d’occasion bien moins chère qu’une neuve.

La pratique du rétrofit nous vient des USA. Il consiste à prendre une voiture essence ou diesel pour se débarrasser du moteur d’origine et ajouter un moteur électrique, une batterie et un module de contrôle. Une solution simple et abordable… du moins en théorie.

La première voiture modernisée connue est française et date de 1959. C’était une Renault Dauphine. 100 châssis et carrosserie ont été commandés par deux sociétés américaines, National Union Electric, société spécialisée dans les batteries, et Eureka Williams, motoriste. Une troisième société, Henney Motor, était chargée de tout assembler pour alimenter Henney Kilowatt, un véhicule à moteur électrique arrière signé General Electric emprunté à des chariots élévateurs. Les premières versions de 1959 consistaient en un système d’alimentation 36 V (18 piles 2 V) (source Renault).

Bien que ces prototypes roulants n’aient pas été capturés, ces premières modifications ont servi de base aux ingénieurs automobiles pour construire des véhicules électriques plus modernes.

La France a aussi connu sa période de rétrofit. De 1995 à 2005 on a pu voir des Peugeot (Partner, 106 et Scoot’elec), des Citroën (Berlingo et Saxo) et une Renault (Kangoo) se transformer en voitures électriques.

En fin de compte, c’est la manie de la voiture électrique moderne qui a donné un coup de pouce à la rénovation. Ainsi, en 2018, l’association des acteurs de la filière du rétrofit électrique (AIRe) a été constituée, qui regroupe une vingtaine de membres. Il s’agit notamment du Méhari Club Cassis – R-Fit, l’un des précurseurs du rétrofit en France, de Phoenix Mobility qui est spécialisé dans le rétrofit de véhicules utilitaires, de Transition-One qui intervient sur les voitures particulières et de Noil qui se situe sur les 2 et 3 roues. Piste. .

L’association AIRe a réussi à légaliser la pratique du rétrofit dans un décret signé le 13 mars 2020. Mais au-delà du décret, le rétrofit bénéficie des mêmes aides étatiques et régionales que lors de l’achat d’un véhicule électrique.

Voitures thermiques de plus de 5 ans et deux roues motorisés de plus de 3 ans

En France, les véhicules (VP, utilitaires, bus) éligibles au rétrofit doivent être thermiques et âgés de plus de 5 ans et de plus de 3 ans pour les 2, 3 et autres quads. Le véhicule à transformer – obligatoirement par un professionnel agréé – doit vous appartenir depuis plus d’un an. Lorsque l’opération a été effectuée, il est interdit de revendre le véhicule dans les six mois après la conversion, et il est obligatoire de rouler plus de 6000 km avant qu’il ne soit revendu.

Sur le volet soutien financier, le montant de la prime de rénovation varie selon le revenu fiscal :

• – 5 000 € pour une voiture dont le propriétaire a un revenu fiscal de référence unitaire inférieur ou égal à 18 000 €,

• – 2 500 € pour une voiture dont le propriétaire a un revenu fiscal de référence unitaire supérieur à 18 000 €,

Dix voitures rétrofitées en 2 ans

• – 5000 € pour un van,

• – 1100 € pour une motorisation deux, trois ou quatre roues motrices. (source Légipermis)

Sur le plan technique, une voiture rétrofitée doit absolument conserver les mêmes caractéristiques que le moteur thermique d’origine, à savoir un poids et une répartition des masses identiques, avec toujours une tolérance de 10 %. De ce fait, la capacité et le poids de la batterie sont extrêmement limités.

Pourtant, deux ans après l’entrée en vigueur du décret légalisant le rétrofit, le constat ne semble pas à la hauteur des attentes. C’est pourquoi notre confrère Nicolas Laperruque évoquait récemment dans un article du Dauphiné Libéré : Loin des promesses, la patine du rétrofit. Derrière ce titre provocateur, il dresse un bilan de deux années de rétrofit.

Alors que « des milliers de commandes » ont été annoncées par des « retrofitters » tels que REV Mobilités (objectif 20 000 rétrofits sur 3 ans) et Transition-One (10 000 demandes en Europe), seules 10 voitures ont été rétrofitées. Ils sont tous l’œuvre d’une seule et même entreprise, Mehari Club Cassis – R-Fit. Et pour cause, aujourd’hui la 2 CV actuelle est le seul véhicule qui « a reçu le sésame indispensable avant toute transformation : l’homologation ». Cela donne une puissance équivalente à 29 ch, la puissance de démarrage d’une 2 CV pour une autonomie de 90 km et une charge complète de 3h30.

© Erick Fontaine / Numérique

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L’une des raisons avancées par Nicolas Laperruque est « l’approbation longue et fastidieuse du modèle en question ». En effet, il faut savoir que pour chaque modèle à rétrofiter, une homologation est obligatoire. Lors de l’événement célébrant les 40 ans du 2CV Méhari Club Cassis, en mai 2022, les fondateurs nous ont donc expliqué qu’ils travaillaient sur la prochaine homologation d’une fourgonnette Citroën 2CV, différente d’une 2CV traditionnelle aux yeux de l’Administration Publique , puisque le type de mine est différent.

Concrètement, si vous souhaitez moderniser votre Renault 5 Campus, vous devrez attendre qu’un rétrofitteur ait reçu l’agrément adéquat.

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Autre exemple chez Phoenix Mobility, entreprise grenobloise spécialisée dans le rétrofit de véhicules utilitaires avec Renault Trafic (année 2000-2010) comme premier cobaye. Équipé d’un moteur électrique de 200 kW et d’une batterie d’une capacité de 34 kWh, soit un poids supplémentaire de 100 kg, ce Trafic rétrofit dispose d’une autonomie de 150 km. En plus de cette transformation, un écran tactile et un levier de vitesse en forme de roue tournante ont été ajoutés.

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Visuellement, hormis la connectique CHAdeMO, on a du mal à voir que ce Trafic fonctionne sur secteur. Le coût de cette transformation varie de 19 000 € à 28 000 € HT. TVA, selon que le véhicule est livré ou non. Les premières livraisons devraient débuter en septembre 2022.

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Le prix, point d’achoppement du rétrofit

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Outre Trafic, Phoenix Mobility planche sur l’agrément du Renault Master, avec des livraisons prévues en avril 2023. Coût de l’engin, entre 22 000 € et 31 000 € HT. Pour la petite histoire, Phoenix Mobility a été mandaté pour électrifier une dépanneuse Toyota Land Cruiser ; l’opération fonctionne avec succès avec un moteur électrique de 108 kW, un couple de 630 Nm et une vitesse maximale de 65 km/h, mais elle reste unique pour le moment.

De l’avis de ces deux acteurs, c’est ce qui prend le plus de temps et de frais pour obtenir cette fameuse approbation.

Voitures de collection, c’est niet

Un rapport de l’Ademe de mars 2021 sur le rétrofit des voitures particulières, des véhicules utilitaires et des bus faisait le même constat : « Les coûts de développement du set de conversion sont très élevés et les coûts d’homologation représentent un investissement important. La génération de revenus en amont (NB : un « set unique » doit être conçu et homologué pour chaque type de véhicule »).

A cela s’ajoute l’achat de packs de batteries qui « impactent massivement le coût total de l’opération. Mais dans la situation actuelle du marché, les acteurs ont un pouvoir de négociation limité face aux gros acheteurs ».

Le rétrofit se trompe de cible

Les sites spécialisés dans le rétrofit affichent des prix de 5000 à 9000 €. Mais la réalité est différente. Pour bénéficier de tels tarifs, de nombreuses conditions doivent être remplies, comme venir avec son propre véhicule (si possible en bon état) et pouvoir bénéficier de toutes les aides prévues par l’Etat et les régions.

Comme l’écrit le site automobile de Lenouvel, « le rétrofit semble être une solution pour pérenniser l’ancienne voiture », mais ce dernier tempère ses propos en ajoutant que « cette pratique efface les traces d’une conception ancienne. Elle efface le fil de » l’histoire de l’automobile. et le développement technologique. C’est pourquoi la reconversion doit sauver des véhicules qui représentent un intérêt historique et patrimonial particulier » (source Le Nouvel Automobiliste).

Outre une valeur sentimentale, une voiture dite de collection a avant tout un intérêt historique et patrimonial et aussi une valeur marchande dont la côte peut subir une transformation électrique qui peut aussi s’avérer très onéreuse. En raison de leur intérêt patrimonial – qui les sort donc de la catégorie automobile traditionnelle – et des travaux de la Fédération française des véhicules anciens (FFVE), les véhicules de plus de 30 ans munis d’une carte grise de collection peuvent continuer à circuler partout, ZFE ou ne pas. Rien ne vous oblige à électrifier votre « vieille » 4L ou votre Porsche 356 (!).

Sur le papier, et toujours selon l’Ademe, le rétrofit semble être une bonne chose en termes d’émissions de CO2, de pollution et de création d’emplois. En revanche, il ne semble pas que l’application soit adaptée aux véhicules « modernes ». Le cahier des charges d’un véhicule modernisé impose en effet qu’il conserve le même poids et la même répartition des masses (+/- 10%) que le véhicule d’origine. De ce fait, la capacité du pack batterie dépasse rarement les 100 km d’autonomie. Quant à la puissance du moteur électrique, elle peut être sous la puissance d’un moteur thermique d’origine.

Qui dit autonomie de 100 km dit recharge quotidienne, puisque l’idée principale du rétrofit est de continuer à pouvoir rouler tous les jours avec son véhicule. Par conséquent, cela peut affecter considérablement la durée de vie de la batterie et nécessiter un remplacement coûteux.

En revanche, le rétrofit peut s’adapter… aux véhicules électriques d’origine. Bien que cela semble paradoxal, les constructeurs automobiles qui conçoivent des voitures électriques, à partir de la planche à dessin, peuvent imaginer un système avec des batteries amovibles. Ainsi, à chaque innovation technique sur les cellules, il serait plus simple de charger le colis concerné et de recycler l’ancien. Ceci est déjà disponible sur certains scooters.

Phoenix Mobility s’est lancé sur le créneau des VUL pour s’électrifier. © Erick Fontaine / Les Numériques

Phoenix Mobility s’est lancé sur le créneau des VUL pour s’électrifier.

© Erick Fontaine / Numérique

Cependant, si la voiture ne semble pas être la meilleure destination, les outils et les bus peuvent s’avérer intéressants. Toujours selon l’Ademe, « l’option de rétrofit électrique pour les fourgons spéciaux peut être attractive dans un contexte où l’offre de véhicules électriques d’occasion est quasi inexistante ». C’est aussi un objectif bien identifié par les acteurs parmi les plus robustes qui se placent sur le rétrofit. « .

Office, la plus petite citadine électrique © Erick Fontaine / Les Numériques

Conclusion

Biro, la plus petite citadine électrique.

Comment calculer l’autonomie en km ?

© Erick Fontaine / Numérique

Enfin, les derniers véhicules qui auraient un intérêt pour le rétrofit sont les 2, 3 roues et autres quads motorisés, dont l’utilisation est différente d’une voiture classique. L’électrification préalable de ces véhicules n’interférerait que légèrement sur les performances. Il suffit pour cela de voir le succès rencontré par les scooters électriques (50 et 125 cc) et les voitures sans permis comme Citroën AMI ou Biro.

Comment mesurer l’autonomie d’une batterie ?

Alors retrofit, lifting économique ou réelle opportunité de continuer à rouler ? Si, pour une voiture particulière, la question se pose en termes d’usage et de coût, la pratique peut toutefois s’avérer intéressante pour les professionnels. Ce dernier, si les voitures diesel étaient progressivement bannies des villes, trouverait en réalité un autre jeune beaucoup moins cher que d’acheter des SUV électriques, encore rares.

Comment calculer l’autonomie d’un vélo électrique ?

L’autonomie d’une batterie en kilomètres est égale à la capacité en Wh divisée par la consommation en Wh par kilomètre. Les fabricants ne précisent pas toujours la capacité de la batterie en Wh, mais elle est facile à calculer. Par exemple, une batterie 36 Volt 10 Ah a une capacité de 36 V x 10 Ah = 360 Wh.

Quelle est l’autonomie réelle d’une voiture électrique ?

Quelle est l’autonomie d’un vélo ? Une capacité moyenne de 200 Wh à 400 Wh vous offrira une autonomie de 30 à 60 km. Une capacité allant de 600 Wh à 800 Wh est capable de vous offrir une autonomie supérieure de 90 km à 120 km.

Pour mesurer correctement l’autonomie de la batterie, un simple chronomètre suffit généralement car vous n’avez pas besoin de mesurer jusqu’à la milliseconde.

Quelle voiture électrique à la plus grande autonomie 2021 ?

Pour calculer l’autonomie de la batterie en kilomètres, il suffit de multiplier l’autonomie en heures par la vitesse en km/h, sachant qu’on roule à une vitesse moyenne de 25 km en vélo électrique. Si nous continuons avec notre exemple, nous aurons 3,21 * 25 Kmh = 80,64 Km d’autonomie théorique.

Quelle est la voiture électrique avec le plus d’autonomie ?

En moyenne, une voiture électrique équipée d’une batterie de 50 kWh parcourt 300 km après une charge complète. Cependant, son autonomie varie en fonction de divers facteurs, mais aussi du temps et des cycles de charge déjà effectués.

  • Comment connaître l’autonomie d’une voiture ? Lorsque vous connaissez la capacité de votre voiture électrique, ainsi que sa consommation moyenne, vous pouvez rapidement calculer son autonomie estimée : divisez la capacité de la batterie (kWh) par la consommation moyenne (kWh/100 km), et multipliez le résultat par 100 puisque on parle de 100 km.
  • L’imbattable Tesla Model S Plaid A record est tout aussi fantastique que le catalogue de 149 000 €. La deuxième marche du podium est occupée par la Tesla Model X « longue autonomie », loin derrière avec 580 km d’autonomie. Jaguar complète le classement avec son i-Pace, qui offre jusqu’à 470 km d’autonomie.
  • Top 10 : Quelles voitures électriques ont la plus grande autonomie ?
  • 2.1 Tesla Modèle S.
  • 2.2 Porsche Taycan.
  • 2.3 Audi e-tron GT.
  • 2.4 Tesla modèle 3.
  • 2.5 Skoda Enyaq iV.

Quelle voiture electrique long trajet ?

2.6 Ford Mustang Mach-E.

2.7 Volkswagen ID.4.

Quelle est la voiture électrique qui a la plus longue autonomie ?

2.8 Hyundai Kona électrique.

Quelle voiture électrique pour gros rouleur ?

Les SUV électriques sont efficaces en fonctionnement sur un rayon de 460 km après deux charges complètes. De nombreux propriétaires l’ont confirmé. Les Kia e-Niro 64 et Volvo XC40 remplissent également les conditions d’un long trajet sur autoroute.

Quels sont les véhicules qui consomment le moins ?

Quelle voiture acheter quand on roule beaucoup sur l’autoroute ? La Ford Mondeo Mondeo a été lancée en 1993 et ​​est depuis longtemps la préférée des automobilistes qui parcourent des kilomètres sur l’autoroute. La Mondeo a la réputation de bien conduire, ce qui en fait la voiture idéale pour parcourir l’autoroute lors des trajets quotidiens vers le travail.

  • 1. Tesla Model S – Plus de 500 km d’autonomie.
  • La Kia e-Niro est l’une des voitures préférées des grosses motos. Son autonomie lui permet de se classer au premier rang des voitures électriques les plus autonomes. Avec son autonomie de 455 km, vous n’avez pas besoin de recharger souvent.
  • Top 10 : les voitures qui consomment le moins (diesel et essence)
  • Citroën C1 : une citadine à essence à l’appétit réduit. …
  • Fiat 500 : seulement 3,4 l aux 100 km. …
  • Peugeot 208 : un look séduisant. …
  • Renault Clio : 5ème génération. …

Audi A3 Sportback 30 TDI. …

Quelle est la voiture la plus économique ?

Ford Puma : hybride ou E85 au choix. …