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Habitat

Quel Département du Logement pour les cinq prochaines années ?

Quel Département du Logement pour les cinq prochaines années ?

Par Norbert Fanchon, Président du Conseil d’Administration du Groupe Gambetta

Dans ces élections présidentielles, le thème du logement se distinguait malheureusement par son absence. Pourtant, dans un contexte de prix et de coûts toujours plus élevés, il n’a jamais été aussi crucial pour le pouvoir d’achat.

Immobilier Publié le 09 mai 2022 à 11:47, AP EDITORIAL

Il en va de même pour les entreprises de construction, qui subissent de plein fouet les pénuries de matériaux, la hausse des coûts de l’énergie et des taux de crédit. Alors que les pronostics se déchaînent sur les personnalités qui composeront le futur gouvernement d’Emmanuel Macron, n’oublions pas celle qui occupera le portefeuille ô combien critique du Logement. En effet, le nom du futur (ou futur) ministre du Logement sera scruté, du point de vue du tempérament, de la sensibilité idéologique, mais aussi de l’importance. Si le ministre élu est influent, son influence augmentera s’il dirige un parti essentiel à la majorité présidentielle. L’entêtement personnel pèsera aussi dans la balance : on se souvient que Marie-Noëlle Lienemann a pu assiéger le bureau du Premier ministre Pierre Bérégovoy, qui la respectait et a ensuite retrouvé un arbitrage budgétaire perdu à Bercy… La politique est une affaire de femmes et Hommes. C’est encore plus une histoire d’idées et de croyances : pendant trop d’années, ceux qui nous gouvernent n’ont pas assimilé le logement à un élément fondamental de la politique générale de la nation. En témoignent un périmètre ministériel limité au seul logement et une place dégradée dans l’organigramme du gouvernement. En deux ans, la pandémie a changé le regard sur les villes moyennes et la campagne, ainsi que sur les relations entre logements, bureaux, commerces et logistique.La transition écologique modifie la politique immobilière et sera encore plus déterminée par tous les autres. que les autres variables. C’est pourquoi certains souhaitent également ajouter la construction durable et l’aménagement du territoire au logement. En effet, il faut déclarer le retour du logement en cœur de ville et développer le réseau de transports en commun entre métropoles et villes moyennes, pour répondre aux besoins des ménages découragés des centres urbains, et de modérer les émissions de CO2 et les dépenses en essence. Le prochain ministre devra choisir des logements pour les familles dans les villes moyennes plutôt que pour les entreprises dans des dortoirs. Quant à la préséance du protocole, elle est d’une importance décisive que l’opinion publique ignore. Lorsque le secrétaire général de l’Élysée mettra les noms du gouvernement sur les marches, les premières villes seront toujours les mieux loties des dotations budgétaires. L’attachement à l’une de ces tendances peut sembler équivalent… Ce n’est le cas que si un ministre est prêt à défendre incalculablement son sous-ministre ou son secrétaire d’État, comme s’il défendait sa propre cause. Le logement mérite le soi-disant secrétaire d’État, un titre honorifique qui témoigne de la priorité politique accordée au portefeuille respectif. Il faut remonter loin en arrière pour retrouver le signe de cette valorisation du logement : Pierre Méhaignerie en 1986, ministre de l’Equipement, du Logement, de l’Aménagement du Territoire et des Transports ; Jean-Louis Borloo en 2005, Ministre de la Cohésion Sociale, de l’Emploi et du Logement puis en 2007 Ministre d’Etat, Ministre de l’Ecologie. Ceux-ci avaient à la fois les responsabilités les plus larges et le rang le plus élevé du gouvernement, se classant dans les trois premiers après le chef du gouvernement. Bref, il faut espérer la plus belle destination pour se loger lors des missions ministérielles… au moins mieux qu’il y a cinq ans, quand le portefeuille était purement et simplement oublié. Au cours du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le logement a été ajouté au rôle du co-secrétaire Richard Ferrand par un décret modificatif. hésitation des territoires. Les politiques qui ont suivi ont prouvé que l’oubli n’en faisait peut-être pas partie. Si l’on veut l’équilibre du pays et éviter que la prochaine crise sociale soit celle du logement, il faut un destin politique inversé.

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