La cathédrale Saint-Étienne, plongée dans l’obscurité du ciel étoilé de Metz, revêt son costume de lumière. Une impressionnante projection vidéo d’envergure présente deux œuvres d’art internationales sur le thème « Nouvelles utopies, illusions et anamorphoses ».

Les enluminures mouvantes naissent des lignes néo-gothiques du bâtiment et les relient finement. Le spectacle alterne entre des moments où la cathédrale semble s’effondrer sous nos yeux ébahis, et d’autres où elle rayonne d’une lueur magique.

Cette projection fait partie d’un ensemble d’œuvres lumineuses et sonores mettant en lumière le parcours nocturne « Pierres Numériques » organisé par la ville de Metz lors de son festival Constelations, dédié à l’art issu des nouvelles technologies. L’événement a coûté 1,6 million d’euros et est financé à parts égales par la municipalité, des partenaires publics et du mécénat.

Des installations approfondies ou simplement contemplatives aux esthétiques diverses explorent la richesse des techniques numériques modernes en valorisant le patrimoine messin. La place de la Comédie, le Jardin d’amour et l’église des Trinitaires font partie des places occupées par les artistes.

« Metz est une ville au centre-ville dense et compact, où se mêlent de nombreuses influences architecturales : françaises, germaniques et italiennes », explique Patrick Thil, adjoint au maire de Metz. La marche est donc particulièrement adaptée à la découverte de la ville.

Interroger notre rapport au monde moderne

Interroger notre rapport au monde moderne

Le festival rassemble des créateurs du monde entier. Leurs différentes créations incitent le public à réfléchir sur sa façon d’habiter la planète. Avec Limbes, l’artiste plasticien Nico Neefs propose un ballet de corps flottants charmant et poétique qui invite à la réflexion. L’installation est accrochée dans une semi-obscurité, englobant les locaux du Musée de la Cour d’or pour en épouser les courbes.

« Il s’agissait de travailler sur les notions de temps réel, de temps perçu et de temps politique, explique Nico Neefs. Compte tenu des périodes complexes que nous passons socialement, je trouve intéressant de questionner notre rapport aux cycles de vie. »

Quelques mètres plus loin, le vent des secrets souffle sur le couvent de l’hôtel de province. Sur les grandes dalles, des ombres pleines d’esprit se déplacent, donnant au lieu une dimension moderne par opposition à son histoire. Pour l’artiste Paolo Morvan, l’objectif est de « jouer le son dans sa matérialité et offrir une expérience sensorielle unique ».

Cependant, les œuvres restantes exposées semblent être plus une approche purement esthétique et un simple divertissement qu’une profonde réflexion artistique et philosophique sur des thèmes contemporains. En parallèle de cette promenade, qui convient aux noctambules de passage, le festival propose un programme quotidien « Art & amp; Jardins », le long des cours d’eau entre lesquels ils opèrent et la nature.