Et s’il était possible d’empêcher le rachat d’entreprises industrielles par des fonds d’investissement étrangers ? Dans sa comédie sociale, Gilles Perret nous livre une petite leçon de finance : comment monter un LBO, démarcher des financiers et convaincre des actionnaires, ou comment s’approprier les outils du libéralisme pour récupérer son travail et les moyens de production. . Gilles Perret s’attache à rendre le langage économique accessible à tous. Il explique : « Quand on commence à vulgariser ces questions économiques, on dévalorise un peu des mondes qui s’enferment délibérément derrière des dialectiques, des beaux costumes-cravates pour se rendre inaccessibles ».
Reprise en main est un film charnière dans la carrière de Gilles Perret : premier film de fiction, il réconcilie une thématique que Gilles Perret a explorée au cours de sa carrière de film documentaire. Il s’inscrit dans la continuité d’une réflexion entamée dans l’un de ses premiers documentaires, My Globalization. Taken Back est tourné dans les mêmes usines qu’il tournait à l’époque. En 2006, il succède à la tête d’une des dernières entreprises familiales de la région, confrontée au choix de la délocalisation. Aujourd’hui, il s’agit principalement d’ouvriers et d’employés confrontés à l’arrivée des investisseurs étrangers et de la finance mondiale.
Selon Gilles Perret, partir du local est important : « Je pars du principe que la vie de mes voisins est au moins aussi intéressante, à raconter le monde, qu’à traverser la planète. Parfois, quand on fait des documentaires, avoir des choses vues et laissées derrière, on peut raconter de belles histoires, on se débrouille un peu avec la réalité, ça ne dérange personne. Sauf que moi, travaillant sur mon territoire, j’ai intérêt à être juste. Ça donne des impératifs.
Filmographie
Références sonores
Références musicales
« Jardin secret », par Les Marmottes. (Musique du film Taken Back)
« Sègre », par SOHN, 2022 (4AD)