Quoi de neuf doc : La thérapie numérique devient-elle courante ou même courante dans les soins de santé ?

Laure Bayala : Je pense qu’aujourd’hui avec le développement et l’explosion des technologies numériques, des applications e-santé et certains facteurs comme la crise du covid, la thérapie numérique commence à dominer.

Quelles avancées apportent tous ces outils dans la prise en charge et le suivi des patients ?

L B : En matière de suivi de pathologies comme le diabète par exemple, ces applications, qu’elles soient passives ou intelligentes, apportent un plus. Elles touchent de nombreuses sphères thérapeutiques, que ce soit sur les maladies chroniques ou sur le bien-être.

Parlez-moi de la médecine prédictive utilisant l’intelligence artificielle, avez-vous un exemple concret ?

L B : Donc au niveau de la médecine prédictive, on a le suivi du cancer. La prédiction vient du fait qu’avec ces outils intelligents, nous pouvons analyser très tôt leurs données de santé. On peut anticiper le développement d’une cellule cancéreuse. Une fois que nous avons des preuves scientifiques à l’appui, cela permet de poser le diagnostic. Et de commencer très tôt le suivi médical. L’exemple le plus palpable de prédiction se trouve dans le domaine de l’oncologie.

Nous effectuons une analyse préalable. Grâce aux données recueillies par les applications, on anticipe la croissance des cellules cancéreuses. Le système est presque identique pour toutes les maladies. Avec les bons outils, le diagnostic est rapide.

Suivre votre santé avec des outils numériques ?

L.B. : Bien sûr ! Je ne peux pas en parler autrement. J’utilise des applications qui suivent votre température instantanément. J’ai un patch pour chacun de mes enfants que je leur mets quand ils sont malades. J’ai des chaussures connectées qui me permettent de suivre toutes mes performances. J’ai une balance médicale et un tensiomètre. Je suis équipé pour mieux les comprendre, donc je peux en parler de manière experte.

Les innovations numériques viennent-elles toujours en réponse à une crise comme la pandémie par exemple ?

L B : La plupart des innovations sont motivées par la crise. Cela ne veut pas dire que les technologies viennent directement de la crise du covid car elles ont été lancées plus tôt, vers les années 2010-2014, comme la montre Apple. La crise est un facteur aggravant, c’est un catalyseur exogène. Ce n’est pas toujours le cas, mais dans la plupart des cas c’est pour répondre à un besoin de la population qu’une technologie est développée.

Qu’apporte la thérapie numérique dans ces cas de crise ?

L B : Dans le cas de la santé, son rôle est de ramener des solutions qui permettent de mieux vivre cette crise, d’éviter les blocages. Par exemple, grâce à la thérapie numérique qui connecte toutes les plateformes de santé, on a vu émerger l’usage de la télémédecine. Ce facteur a permis d’éviter les phénomènes d’éloignement, d’éloignement provoqués par cette crise.

Selon vous, quelles sont les 3 principales innovations numériques qui vont entrer dans le quotidien des médecins ?

L B : Nous avons un certain nombre d’applications liées à la thérapie numérique qui seront une tendance dans les prochaines années. La télémédecine arrive en tête de liste. Nous avons tous des algorithmes intelligents pour le suivi des seniors. Nous sommes confrontés à une explosion démographique des personnes âgées. Des plates-formes pour eux seront très utiles.

On verra arriver des plateformes multiparamétriques qui intègrent plusieurs capteurs en même temps.

Et bien sûr la télé-robotique qui jouera un rôle très important, notamment pour les personnes âgées. Ce sera la tendance jusqu’en 2030

Est-ce le grand remplacement des médecins par l’IA et la robotique ?

L B : Remplacement n’est pas le bon mot. Vous ne devriez pas le voir de cette façon. C’est plus un changement de carrière. Ils seront plus efficaces dans leur prise en charge. Il y aura une modernisation.

Ce n’est pas un substitut au sens de la disparition. Nous avons besoin de médecins pour nous expliquer une maladie. Aucune plate-forme ne peut remplacer le sentiment humain. Mais là où un médecin passera 10 jours pour poser un diagnostic, il y passera une journée.