Publié le 10 juin 2022 à 16h27 Source : JT 20h NOUS

Publié le 10 juin 2022 à 16h27

RTE envisagerait le recours à des groupes électrogènes en cas de pics de consommation, l’hiver prochain.Des internautes pointent du doigt la fermeture de la centrale de Fessenheim, qui ferait planer la crainte d’un « black-out ».Mais ces tensions étaient anticipées et ont été renforcées par la guerre en Ukraine.

RTE envisagerait d’utiliser des groupes électrogènes en cas de pic de consommation l’hiver prochain. Voir l’article : Première offre à la filiale de Casino pour les énergies renouvelables.

Les internautes pointent du doigt la fermeture de la centrale de Fessenheim, qui ferait craindre un « black-out ».

Mais ces tensions étaient anticipées et exacerbées par la guerre en Ukraine.

L’hiver prochain pourrait s’avérer difficile à gérer en termes de production d’énergie. « Après la fermeture de Fessenheim, nous manquons d’électricité au point qu’Enedis prévoit d’utiliser un réseau de milliers de groupes électrogènes l’hiver prochain », peut-on lire en ligne. Pour étayer son propos, l’internaute qui alerte ses abonnés sur les réseaux sociaux glisse le lien vers un article des Echos. Il mentionne le fait que RTE « travaille sur des solutions d’urgence », et notamment sur l’utilisation de groupes électrogènes.

S’il ne s’agit, pour l’instant, que d’une hypothèse parmi d’autres, il est vrai que l’idée est actuellement à l’étude. En revanche, les causes de l’éventuel manque de production d’énergie ne sont pas imputables à la seule fermeture de Fessenheim, loin s’en faut.

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Une tension qui était anticipée

Se dirige-t-on vers un hiver 2022-2023 délicat ? Sans aucun doute, comme le reconnaît RTE auprès de TF1info. Lire aussi : C’est Déjà Demain-21. « Nous avons, depuis plusieurs années, annoncé qu’une succession d’hivers, de 2018 à 2024, serait délicate », note le gestionnaire du réseau de transport d’électricité. « Nous sommes en effet dans une période charnière, marquée par une série d’événements à gérer : la fermeture des centrales au pétrole et au charbon, celle de Fessenheim, mais aussi le retard dans le développement des autres modes de production ». Qu’il s’agisse de l’EPR de Flamanville ou des énergies marines dont l’importance est appelée à croître.

En parallèle, « l’hiver qui vient nécessitera de faire face à des incertitudes », note RTE. « Outre le grand carénage », ce programme de rénovation et de modernisation des centrales nucléaires existantes, « il y a des problèmes de corrosion sur les centrales existantes ». Largement évoqués par la presse ces derniers mois, ceux-ci contribuent à l’arrêt d’un nombre important de réacteurs. Lorsque l’on y ajoute les opérations de maintenance en cours, dont une partie avait été reportée par le Covid-19, on constate qu’une grande partie du parc nucléaire français est désormais à l’arrêt. Mi-mai, 29 des 56 réacteurs français étaient à l’arrêt.

Si RTE ne se prononce pas sur l’arrêt de Fessenheim, « pas plus qu’aucun autre choix politique », il apparaît clairement que les besoins énergétiques actuellement rencontrés – pas plus que ceux anticipés pour l’hiver à venir – ne sont pas ou ne seraient pas assumés par ce unité centrale seule. Alors que la puissance de la base installée est de 61,4 GW, rappelons que Fessenheim (avec ses deux réacteurs) avait une puissance de 1,8 GW. Insuffisant pour combler le déficit de production lié aux opérations de maintenance et aux problèmes techniques rencontrés. De plus, rien ne permet actuellement d’affirmer que l’usine alsacienne aurait été épargnée par les problèmes de corrosion rencontrés ailleurs en France. La poursuite de son exploitation n’aurait donc pas nécessairement signifié la pleine disponibilité des installations.

Comment alors assurer une production d’énergie suffisante l’hiver prochain ? RTE, sur ce point, explique procéder à « un état des lieux de toutes les solutions ». Et on voit que de multiples pistes sont évoquées : « cela va de la recherche de mesures favorisant l’efficacité énergétique, au développement de mécanismes incitatifs pour favoriser les délestages ». Dans le même temps, est également évoquée « la sensibilisation des Français aux éco-gestes », soit l’accélération du développement des énergies renouvelables. Le dernier point, côté EDF, concerne l’optimisation de la production nucléaire, afin de garantir une production suffisante. « Des solutions alternatives », explique RTE, sont également à l’étude, notamment l’utilisation de réseaux de groupes électrogènes. Rien ne garantit toutefois que cette option sera retenue, puisqu’il s’agit, à l’heure actuelle, d’une piste parmi d’autres. De la même manière que se pose la question du sort de la centrale à charbon de Saint-Avold, censée fermer, mais dont le fonctionnement pourrait être provisoirement prolongé durant l’hiver.

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Quelle est la durée de vie d’une centrale nucléaire ?

Exploitation En France, les centrales nucléaires sont conçues pour être exploitées pendant au moins 40 ans. Les différents équipements de l’usine sont surveillés afin de procéder aux ajustements ou réparations nécessaires.

Quel pays a le plus de centrales nucléaires ? Bien qu’ils aient arrêté 11 de leurs réacteurs au cours de la dernière décennie, les États-Unis restent le pays qui compte le plus de réacteurs, avec 93 unités opérationnelles.

Quelle est la plus ancienne centrale nucléaire en France ?

Les réacteurs de la centrale du Bugey mis en service en 1979 sont les plus anciens en service (43 ans). Ils sont suivis du réacteur 1 de la centrale de Dampierre, mis en service en 1980 (42 ans). Le réacteur le plus récent (20 ans) est Civaux-2, mis en service en avril 2002.

Quel est le rendement d’une centrale nucléaire ?

Il est ainsi admis que le rendement des centrales nucléaires est de 33 % ; c’est-à-dire qu’ils produisent 33 unités d’énergie pour 100 consommées.

Qui gère les centrales nucléaires ?

FED. Présent dans tous les métiers de l’électricité, le groupe EDF exploite les 58 réacteurs nucléaires en service en France, répartis sur 19 sites, qui génèrent près de 75 % de la production électrique française.

Qui a le plus gros nucléaire ? En juillet 2018, les États-Unis comptent 99 réacteurs nucléaires de puissance en fonctionnement répartis dans 62 centrales nucléaires, constituant ainsi le plus grand parc de réacteurs au monde ; ils ont fourni 20,05% de la production d’électricité du pays en 2017.

Qui produit le nucléaire en France ?

En 2019, 80 % de la production électrique nucléaire française était assurée par 4 régions : Auvergne-Rhône-Alpes (22,4 %), Grand Est (21,8 %) et Centre Val-de-Loire (19,2 %) et Normandie (17,6 %).

Qui surveille les centrales nucléaires ?

En France, la gendarmerie nationale est chargée de la protection des centrales nucléaires. Chaque site abrite un « Peloton Spécialisé de Protection de la Gendarmerie » (PSPG), fruit d’une convention entre EDF et la Gendarmerie. Les gestionnaires du réseau électrique français financent intégralement ces unités.

Quelle est la centrale nucléaire la plus grande d’Europe ?

La centrale nucléaire de Zaporijia est la plus grande d’Europe, avec une capacité totale de près de 6 000 mégawatts, qui peut alimenter environ quatre millions de foyers en électricité. En temps normal, le site produit un cinquième de l’électricité du pays et près de la moitié de son énergie nucléaire.

Où se trouve la plus grande centrale électrique d’Europe ? Mise en service fin 2021, la centrale solaire de Labarde à Bordeaux a finalement été inaugurée jeudi. Situé avenue de Labarde, face au stade Matmut Atlantique, il est quasiment invisible depuis la route. Il s’agit cependant à ce jour de la plus grande centrale solaire en milieu urbain d’Europe.

Quelle est la centrale nucléaire la plus dangereuse de France ?

Niveau de sécurité, risque d’agressions (humaines, naturelles…), conséquences d’un accident… les 5 « gagnants » les plus inquiétants sont Fessenheim, Gravelines, Bugey, Blayais et Tricastin.

Où est la plus grande centrale nucléaire ?

La centrale est à cheval sur les municipalités de Kashiwazaki et Kariwa, dans la préfecture de Niigata, à 250 km au nord de TÅ kyÅ, elle comprend sept réacteurs nucléaires, et c’est la plus puissante au monde avec une capacité installée totale de 8 212 mégawatts (13 % de la capacité de production de l’entreprise…

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Gravelines, la plus grande centrale nucléaire française Au total, la centrale nucléaire de Gravelines compte 6 réacteurs. La puissance totale de cette centrale nucléaire est de 5 460 MW.