Cahiers d’exercices, stylos à bille, gommes ou surligneurs… Aucun de ces objets qui remplissent les cartables n’a échappé à la surveillance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et de la santé au travail (Anses).

Dans un rapport publié jeudi 7 juillet et basé sur de nombreuses études indépendantes, il indique avoir identifié de nombreux produits chimiques préoccupants. Notamment des perturbateurs endocriniens, comme les phtalates et le bisphénol, ou encore des substances cancérigènes, comme le benzène ou les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

Les enfants particulièrement exposés

Les enfants particulièrement exposés

Les enfants, qui passent près d’un quart de leur temps à l’école, y sont particulièrement exposés, même s’ils sont plus fragiles. A voir aussi : Bilan Santé : La 15ème édition des Rencontres de la Pharmacie – 11/06. « L’enfance et la grossesse sont les deux périodes les plus à risque en termes d’exposition à des agents cancérigènes ou perturbateurs endocriniens », explique le radiologue Thomas Bourdrel, spécialiste des effets sanitaires de la pollution de l’air.

D’autant que ces substances peuvent parfois avoir des effets à petites doses. « Pour les perturbateurs endocriniens, ce n’est pas la dose qui fait le poison, c’est aussi souvent l’inverse : une exposition répétée à de très petites doses peut être plus sévère qu’une forte imprégnation. Avec, parmi les risques, la puberté précoce, l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques, les troubles de la fertilité ou les maladies cardiovasculaires.

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Un cocktail explosif

Un cocktail explosif

Le problème est que les fournitures scolaires représentent une « exposition supplémentaire ». « Dans notre alimentation, dans l’air extérieur avec les gaz d’échappement ou dans l’air intérieur avec le chauffage au bois par exemple, nous sommes déjà très exposés à ces produits », explique Thomas Bourdrel. Sur le même sujet : Pourquoi numériser les données de santé ?. Il faut aussi souligner l’effet cocktail : le fait d’être exposé à ces substances combinées est très toxique, même si on ne sait pas encore mesurer tous leurs effets sur la santé. « 

Selon le rapport de l’Anses, même les fournitures scolaires pourraient dégrader la qualité de l’air dans les écoles. « Les substances contenues dans ces objets diffusent également dans l’air ambiant, sous forme de gaz ou de particules fines, écrivent les auteurs du rapport. Ainsi, même à distance, il peut y avoir un fort contact avec ces substances. « 

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Une nécessaire réglementation

L’Anses recommande d’étendre la législation européenne sur les jouets aux matériels scolaires, ce qui permettrait un contrôle beaucoup plus rigoureux de leur composition. Elle invite également les industriels à prendre en compte les usages « abusifs » qui peuvent en être faits, notamment par les enfants, comme l’ingestion de ces produits.

En attendant, que faire pour ne pas transformer les courses de la rentrée en casse-tête ? Céline Dubois, coordinatrice de cette enquête à l’Anses, propose ce conseil : « Préférez les fournitures qui ne contiennent pas de parfums, de paillettes ou d’autres artefacts qui pourraient induire des comportements inappropriés chez les enfants, comme la ‘mastication’ ou même l’ingestion. »