La révolution numérique ne sauve aucun secteur de la société. Elle bouleverse le monde des technologies, de l’information et de la communication, les techniques de production mais aussi les interactions interpersonnelles.

La révolution numérique est bien plus qu’une conjonction de techniques, rappelle l’économiste Daniel Cohen : c’est une révolution « anthropologique », aux conséquences encore insoupçonnées. Son dernier livre, « Homo numericus : la civilisation qui vient » (éditions Albin Michel, 2022) revient sur les nombreux bouleversements que le numérique a apportés dans nos vies.

Le numérique, la « révolution anthropologique »

Selon Daniel Cohen, fondateur de l’Ecole d’économie de Paris, le numérique transforme les relations sociales. « C’est comme un courant électrique entre les gens », les deux innovations créées en moins de deux décennies s’enchaînent : Internet (milieu des années 1990) et les réseaux sociaux (milieu des années 2000).

Selon l’économiste, elles ont pour effet de « reconfigurer la façon de parler », et il rappelle qu’Internet et les réseaux sociaux sont le fruit de la révolution néolibérale des années 1980 et de l’esprit libertaire des années 60. L’esprit de contestation qui prévalait à cette époque se retrouve aujourd’hui, en effet, dans le monde virtuel, par le biais de hackers ou de dénonciateurs.

Daniel Cohen interroge la manière dont les nouveaux moyens d’information et de communication transforment profondément les relations humaines. « Investir dans le monde numérique fait émerger un soi », dit-il, mais aussi « un autre soi ». Ou la capacité à s’inventer un mode de vie autre que le sien dans les réseaux, à élargir son spectre social au-delà de la vie réelle.

La dissolution des liens sociaux, « le fléau de ce siècle »

« Se déconnecter de Facebook pendant un mois serait une chose positive pour ceux qui le quittent pour l’expérience, car les réseaux sociaux nous rendent fous », explique Daniel Cohen, citant des centaines d’études qui mettent l’accent sur la solitude et les symptômes dépressifs causés par l’utilisation des réseaux sociaux.

Ils ont aussi été le point de départ d’une nouvelle « économie de l’attention », qui consisterait à « entendre encore plus la voix » dans ce monde virtuel. Dès lors, « il n’y aurait plus de place pour la modération », a analysé l’économiste. De plus, les mondes numériques et algorithmiques créent des relations humaines compétitives, organisant une nouvelle hiérarchie virtuelle indexée par la popularité et le buzz, rappelle Daniel Cohen.

Autre problème : désormais, nous ne consommons plus d’informations, mais des croyances. « Il y a aussi ce qu’on appelle le ‘biais de confirmation’. Nous ne cherchons plus une information mais pour avoir raison, une source qui puisse confirmer nos a priori « sur telle ou telle question », explique Daniel Cohen.

Des activités que les machines ne peuvent pas remplacer les humains

La révolution numérique met à mal les modèles traditionnels de représentation et de dialogue, comme les partis politiques ou les syndicats, poursuit-il. « Pourtant, il y a un besoin de partis politiques », plaide Daniel Cohen.

Tout comme on a besoin de « médecins, d’enseignants », qui ne peuvent être remplacés par le numérique et qui « ne le seront jamais ». « Il faut des gens dans le domaine de la santé et de l’éducation, ces domaines où le numérique ne peut que compléter au maximum l’être humain », convient le fondateur de l’Ecole d’économie de Paris. Ce dernier postule cependant que le grand mouvement pour « optimiser le monde » n’en est qu’à ses balbutiements et que les GAFAM se destinent à être des agents de ce monde, dans lequel « ils savent tout de nous, à tout moment. »

Comédien Gilles Lellouche, "Kompromat" le protagoniste du film. De Jérôme Salle, il est l’invité de la matinale.

Où est passé Guillaume Erner ?

Depuis janvier 2020, il accueille l’émission Livres & Vous de Public Sénat.

A quand le retour de Guillaume Erner ? Précédemment présentée par Adèle Van Reeth, l’émission « Livres & Vous » sur la chaîne Public Sénat annonce une nouvelle formule le vendredi 24 janvier à 22h00, désormais aux mains de Guillaume Erner.

Qui anime les matins de France Culture ?

Qui anime les matins de France Culture ?

Guillaume Erner est le producteur de « Matins », la matinale de France Culture et de « Superfail », le podcast hebdomadaire dédié aux dysfonctionnels. C’est un double cursus sociologie et mode féminine qui a conduit Guillaume Erner aux micros de Radio France.

Quel podcast écoutes-tu le matin ? Voici une sélection de 10 podcasts pour vous aider à démarrer. Le podcast féministe qui écoute « Impatiente »,… « H comme Handicapé es », le podcast qui donne enfin……

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Quel est l’invité de France Inter ?

Victor Castanet, invité de France Inter le 29 juillet 2022.

Qui anime les matins de France Culture ?

Guillaume Erner est le producteur de « Matins », la matinale de France Culture et de « Superfail », un podcast hebdomadaire consacré à ce qui ne marche pas. C’est un double cursus sociologie et mode féminine qui a conduit Guillaume Erner aux micros de Radio France.