Avec l’arrivée d’Eole, la commune d’Epône va connaître de profondes mutations, et surtout l’arrivée de nouveaux habitants.

La commune d’Epône est en pleine évolution dans son urbanisme. ©Cité d’Epône

Comment intégrer 2000 nouveaux habitants dans une commune dont la population avoisine les 7000 ? C’est un pari fou qu’Epône réussira dans la prochaine décennie. Avec l’arrivée d’Eole (RER E), tout un quartier sera créé autour de la future gare partagée avec Mézières. Au total, plus de 720 logements seront construits d’ici 2026 sur les deux communes avec l’aide du Département à travers un soutien de 6,3 M€ via le contrat Prior’Yvelines. « L’enjeu est d’intégrer ces nouveaux logements à l’ensemble de la ville », explique Guy Muller, maire de la commune et conseiller départemental des Yvelines.

Cela nécessite une adaptation précoce des équipements publics de la ville.

« Avec la crise, de nombreux habitants sont arrivés. Il y a de nouvelles maisons, bien sûr. Mais il y a aussi du renouveau dans notre pays. Une maison reste rarement à vendre plus de 24 heures », ajoute l’élu.

Par conséquent, le brassage des populations est nécessaire. Nouveaux propriétaires, locataires, bénéficiaires de l’accession à la propriété, personnes en logement social… Tout le monde doit pouvoir vivre ensemble dans une ville rurale.

Repenser la ville d’Epône dans sa globalité

Le système de boutiques en test pour favoriser l’arrivée de nouveaux commerces mis en place par le Maire Guy Muller © Ville d’Epône

Dès lors, la réflexion de la commune ne s’arrête pas seulement à l’aménagement du quartier de la gare. L’ensemble de l’urbanisme sera repensé. Entre le centre-ville et les maisons neuves et les commerces, le quartier de Beauvais regroupe l’essentiel des logements sociaux. « Il vit sur lui-même. C’était le concept de l’urbanisme dans les années 50 et 60. Mais aujourd’hui les choses ont changé. Le bailleur social, 1001 Vies Habitat, et la ville travaillent avec les services de l’État pour reconstruire ce quartier afin une destination de voyage. Cela passe déjà par la mixité pour en faire un poumon vert entre les deux autres quartiers, Gare et Centre-Bourg », explique Guy Muller.

Ainsi, le territoire de Beauvais ne deviendrait pas une barrière entre les anciens et les nouveaux lotissements. Le centre-ville, labellisé Demain Petites Villes pour son futur projet de régénération, retrouverait ainsi toute son attractivité grâce à une importante restructuration.

« Nous allons faire revivre la Poste et le centre de services d’hyper proximité avec la Place des services et l’espace de collaboration d’entreprises. Mais aussi créer 600-700m2 de nouveaux commerces et activités. L’idée est de créer un nouveau centre de vie grâce à de nouveaux espaces publics », a déclaré le maire.

La commune a lancé en septembre dernier, avec l’Initiative Seine Yvelines, un appel à projets pour trouver une nouvelle enseigne via le dispositif des boutiques test afin de favoriser l’arrivée de nouveaux commerces.

Accompagner la population avec les services

La gare est partagée entre les deux arrondissements et sera le centre de vie d’un nouveau quartier. ©CD78/N.Duprey

Accueillir une nouvelle population, c’est aussi lui offrir les moyens de vivre confortablement. Au cœur de ce nouveau quartier Gare, se trouvent une crèche, un futur gymnase et un nouveau groupe scolaire sur la commune de Mézières partagée entre les deux communes, sans oublier l’agrandissement du centre commercial » qui ne fera que compléter cette politique. o commerce », note le maire, qui n’oublie pas les commerces de gares, très importants dans la notion de services à rendre à la population. Augmenter la population municipale de 20 % n’est donc pas une mince affaire. Notamment sur les questions de santé.

« Une maison médicale et une pharmacie seront implantées au centre de la commune », a insisté l’édile, qui insiste notamment sur « le placement de la maison médicale sur les hauteurs de la ville ».

A l’heure où l’accès aux soins se complique, assurer la présence de nombreux praticiens est aussi un gage de qualité de vie. « Nous habitons une commune que j’aime appeler rurale », ajoute Guy Muller, « c’est donc une opportunité de bénéficier de la qualité d’un service de la ville, tout en gardant cette qualité de vie propre aux communes rurales. » .

Un territoire en pleine mutation sur le logement

Ces nouveaux quartiers ne sont pas des cas isolés. Dans les Yvelines, de nombreuses villes voient fleurir ces projets urbains. C’est le cas par exemple à Voisins-le-Bretonneux, où le quartier de La Remise, qui borde Montigny-le-Bretonneux, sortira de terre pour développer des maisons dans la commune. Là, de nombreux logements seront en Baux d’Unité Réelle. Ils permettront l’accession à la propriété pour les jeunes couples.

« Attirer les jeunes couples, c’est remplir nos écoles, développer notre tissu communautaire et renforcer notre économie et nos entreprises locales », a déclaré la maire de la ville, Alexandra Rosetti.

Le quartier Discount verra ainsi fleurir des commerces, une crèche, une conciergerie et des bornes de voitures électriques.

Signature de la convention PRIOR’Yvelines entre le maire d’Epône et le président du Département des Yvelines, Pierre Bédier. ©CD78/N.Duprey

Depuis 2018, les communes accueillant des gares du futur RER E bénéficient d’un soutien financier du Département à travers la convention PRIOR’Yvelines. Les communes d’Epône et Mézière sont soucieuses de cet accompagnement global. Il permet de soutenir, avec une enveloppe de 100 millions d’euros, la construction de plus de 16 500 logements sur l’ensemble de la vallée de la Seine. L’accord avec la ville d’Epône porte déjà sur le centre-ville de la commune. Cette fois sur l’aspect de l’accompagnement de la rénovation urbaine. Le Département accompagne également la municipalité dans la construction de son nouveau centre médical et collège.

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