Créer de la musique avec son corps

Artur Reimer, le patron de Nagual Sounds, danse face à un écran. Plus ses mouvements sont rapides et plus la musique est forte. Et le son devient plus aigu quand il monte les bras vers le ciel. Voir l’article : Federico Garcea : l’homme qui fait pousser des arbres en un clic. Mais dès qu’il s’arrête, c’est le silence. Artur produit de la musique à l’aide de son corps. Comment est-ce possible ?

« Ce système repose sur le principe de la conversion de données en musique. Nous utilisons les informations fournies par une caméra qui enregistre les mouvements, et transposons en temps réel ces mouvements en musique » explique Artur. « Chaque partie du corps produit un autre son. Par exemple, ma main gauche est associée à une mélodie et la musique varie en fonction de ma position et de la rapidité du mouvement. » Ainsi, chacun peut créer sa propre musique ; pas besoin d’être un compositeur ou un danseur.  

Matthias Strobel, le responsable marketing, explique que « chacun peut faire de la musique grâce à ce logiciel. Nagual Dance est conçu de telle sorte que le résultat soit toujours agréable à écouter. En effet, nous sommes persuadés que chaque personne bouge à sa manière, mais que personne ne bouge mal. C’est pourquoi nous avons programmé le système de façon à ce que chacun obtienne tout de suite un résultat satisfaisant. ».

Si l’on veut tester le système, on peut le louer. Ce logiciel intéresse en premier lieu les agences événementielles, les musées et les centres de rééducation. Par exemple, il est utilisé pour des enfants qui ont eu un accident cérébral et qui réapprennent progressivement à se mouvoir. Et d’ici la fin de l’année, Nagual Dance devrait même être proposé sur une console de jeu.

De la piste de danse à la musicothérapie

Les Berlinois ont déjà remporté plusieurs prix pour leur innovation technique : MIDEMLAB Award 2014 (Cannes), prix du Design Berlin-Brandenburg, Rethink Music Venture Day Award 2013 et Audience-Award de MusicTech Pitch 4. Sur le même sujet : « Le clonage risque d’apprauvrir la diversité génétique », Christoph Then.5 (Londres). Par ailleurs, le ministère fédéral de l’Economie leur a décerné en 2014 le prix Kreativpiloten Deutschlands, qui récompense chaque année une start up.

Nagual Dance ne compte pas en rester là et prépare actuellement une appli pour smartphone. En effet, les données qui pilotent le système ne doivent pas forcément provenir d’une caméra mais peuvent aussi être générées par les capteurs de mouvement intégrés dans les smartphones. Artur présente l’une des visions de la start up : « une multitude de personnes dont les portables sont interconnectés se retrouvent dans un club. Chacune d’entre elles est responsable d’un instrument et elles produisent ensemble de la musique dans ce club ».

Un jour prochain, il sera peut-être possible de recourir à des électroencéphalogrammes pour prélever les données directement dans le cerveau, de façon à permettre à des personnes entièrement paralysées de s’exprimer en musique via leurs pensées !

 

Et pour tout savoir sur le futur de la musique, c’est par ici.

Par Kerstin Acker